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Sondage: 61% des Français ne font pas confiance à Macron pour réformer la politique migratoire

Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron. - Eric Feferberg - AFP

D'après notre sondage Elabe, diffusé ce jeudi, 61% des Français n'accordent pas leur confiance à l'exécutif pour réformer la politique migratoire et d'asile de la France. Ils sont 66% à la trouver "trop laxiste".

Mardi à Calais, Emmanuel Macron a abordé la politique migratoire et d'asile qu'il souhaitait conduire avec l'ensemble de l'exécutif. Et s'il doit convaincre, il n'a pas fait recette à ce sujet. Dans le nouveau sondage Elabe pour BFMTV, diffusé ce jeudi soir, 61% des Français disent ne pas faire confiance (et 26% ne font "pas du tout confiance") à Emmanuel Macron et son gouvernement pour réformer la politique migratoire et d'asile du pays. 38% des Français, en revanche, témoignent de leur confiance sur ce point envers l'exécutif. Tous ont répondu à cette question après le discours d'Emmanuel Macron. 

Les plus défiants appartiennent aux classes populaires, avec une méfiance atteignant 73%, aux jeunes, avec 72% des 18-24 ans et 71% des 25-34 ans, et aux habitants des zones rurales, avec un taux de 69%. Les électorats politiques dévoilent le tableau suivant: les partisans d'Emmanuel Macron au premier tour de l'élection présidentielle accordent leur confiance pour 81% d'entre eux. Mais, ailleurs, la défiance l'emporte: 57% parmi les soutiens de François Fillon, 76% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 85% de ceux de Marine Le Pen. 

La politique migratoire française est "trop laxiste" pour 66% de l'opinion

Plus largement, l'insatisfaction prend de grandes proportions au sein de l'opinion s'agissant de la politique migratoire et d'asile mise en place par la France. 66% des Français la considèrent comme "trop laxiste". Pour 24% des gens, elle est "juste comme il faut". Seuls 10% la tiennent pour "trop ferme". L'ensemble des couches de la population déplorent ce "laxisme". Mais les détracteurs les plus nombreux à cette politique sont à chercher auprès des habitants des territoires ruraux, avec 74%, au sein de la catégorie des 65 ans et plus, avec 70%, ou encore parmi les catégories populaires, avec ce même seuil de 70%. 

La perception de cet éventuel "laxisme" culmine chez les électeurs de Marine Le Pen, de François Fillon et les abstentionnistes au dernier scrutin présidentiel avec respectivement des taux de 89%, 82% et 74%. Les choses sont moins tranchées du côté des soutiens d'Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon qui ne sont que 48% à trouver la France trop molle sur la question, et respectivement 44% et 33% à trouver la réponse apportée idoine. Les anciens électeurs de Benoît Hamon se singularisent: 37% estiment que la politique mise en place est à la bonne mesure tandis qu'ils sont 34% à la juger "trop ferme". 

L'idée d'un accueil d'une part des migrants ne séduit pas 

La France devrait-elle accueillir une part des migrants et réfugiés, notamment en provenance de Syrie? Comme les réponses mentionnées plus haut le laissaient entrevoir, la majorité des Français optent pour la négative. C'est non pour 59% d'entre eux, et oui pour 41%. Les plus rétifs sont les ouvriers (70%), les personnes âgées de 50 à 64 ans ou de plus de 65 ans (64%), et les ruraux (65%). La sociologie a à voir avec cette affaire car les cadres sont au contraire favorables à cet accueil d'une part des migrants, à hauteur de 60% d'entre eux. 

L'idée ne séduit pas du tout les électeurs de Marine Le Pen qui se prononcent contre cette réception à 92%, ni ceux de François Fillon, avec 64%. Les électeurs de Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, néanmoins, approuvent l'hypothèse d'un accueil d'une part des migrants pour respectivement 81%, 62% et 60% d'entre eux. 

La circulaire plébiscitée 

Enfin, Elabe a sondé les Français au sujet de leur opinion sur la circulaire sur le contrôle administratif dans les hébergements d'urgence. Celle-ci prévoit la mise en place d'un contrôle de la situation administrative des personnes en centres d'hébergement d'urgence et de déployer des agents des préfectures et de l'Office français de l'immigration et de l'intégration dans ces structures pour évaluer si les individus accueillis disposent d'un titre de séjour, comptent faire une demande d'asile, et sont visées par une obligation de quitter le territoire. Ces mesures déplaisent aux associations qui craignent entre autres une atteinte aux droits fondamentaux des personnes étrangères. 

Mais ce dispositif envisagé a les faveurs de 74% des Français, et 28% assurent même y être très favorables. L'électorat plus âgé est le plus approbateur avec 84% d'adhésion chez les 50-64 ans et 76% chez les plus de 65 ans. Tous les segments de l'électorat se retrouvent dans ce consensus, à des degrés divers: les partisans de François Fillon sont 89% à appuyer cette circulaire et 51% parmi ceux de Benoît Hamon. 

Robin Verner